Il produira les besoins électriques de 850 000 personnes. Au large de Dieppe – Le Tréport, le troisième parc éolien offshore normand est en construction, porté par la société Eoliennes en mer Dieppe Le Tréport (EMDT), filiale d’Océan Winds.
Dans une région où tourisme et pêche sont essentiels, l’opérateur assure un haut niveau de concertation et de suivi environnemental. Les explications de Charles-Éric Canonne, responsable des relations locales pour EMDT.
62 éoliennes sur un espace de 83 km2, à une quinzaine de kilomètres au large de Dieppe et 17km du Tréport. Avec un budget de 2,7 milliards d’euros, le chantier du parc éolien de Dieppe-Le Tréport est engagé. Fin 2026, il sera le troisième en activité en Normandie après Fécamp (2024) et Courseulles-sur-Mer (2025). Sa capacité de production couvrira l’équivalent des besoins de 850 000 habitants.
Le point sur le projet, ses retombées et l’accompagnement mis en place pour le territoire, notamment vers le tourisme et la pêche, ici en vidéo avec Charles-Eric Canonne, responsable des relations locales pour la société EMDT.
2024, année 1 du chantier en mer
Le projet connaît une accélération certaine depuis 2024, avec le lancement des opérations en mer.
Son calendrier actuel :
· 2024 : phase sous-marine, avec préparation des sols et installations des pieux des fondations jacket.
· 2025 : installation des fondations « jackets », structures métalliques reposant sur le sol marin entre 15 et 30 m de profondeur ; et de la sous-station électrique.
· 2026 : pose des câbles inter-éoliennes et installation des éoliennes, pour mise en service fin 2026.
Le consortium constructeur, qui a remporté le marché en 2014, est composé d’Ocean Winds, actionnaire majoritaire (co-entreprise composée à parts égales de ENGIE et EDPRenewables), Sumitomo Corporation et de la Caisse des Dépôts.
Un impact économique direct
Les retombées économiques annoncées au lancement du projet portent sur environ 2000 emplois (directs et indirects) pour la fabrication des éoliennes au Havre ; 750 pour le chantier en mer (2024-2026), et 85 emplois pérennes (pour au moins 25 ans) sur la future base de maintenance de Dieppe et dont les recrutements sont lancés.
Des liens se sont tissés avec le tissu économique local depuis le lancement du projet, comme le rappelle Charles-Eric Canonne : « Nous sommes notamment membres des clusters d’entreprises locaux, actuellement nous échangeons avec eux au moins une fois par mois sur nos orientations et nos besoins, avec l’objectif d’un impact local positif. Il est intéressant de participer à cet écosystème dans lequel les acteurs échangent et se connaissent, pour avancer plus vite ensemble. »
La Caisse d’Epargne Normandie dans le pool bancaire du projet
La Caisse d’Epargne Normandie a contribué au financement du parc de Dieppe – Le Tréport à hauteur de 67,2 M€. Le Groupe BPCE figure ainsi parmi les 16 banques internationales participant au financement de ce parc, au travers de la Caisse d’Epargne Normandie et aussi de BPCE Energeco, Natixis Corporate & Banking et le fonds ENR des Caisses d’Epargne, dédié au financement de projets de transition énergétique.
A l’écoute du tourisme et de la pêche
Prévenir les tensions sur les secteurs clés que sont le tourisme et la pêche est l’un des enjeux autour d’un tel projet. Sur le volet tourisme, EMDT a créé un fonds de soutien de 8 M€, pour le financement d’initiatives en tourisme durable, sur le littoral normand-picard. Plusieurs appels à projets ont déjà été menés et ont contribué à des réalisations concrètes, « comme la réfection de l’estacade au Tréport ou la restauration de sentiers côtiers », illustre Charles-Eric Canonne.
« Pour compenser les préjudices qui sont constatés sur l’activité pêche pendant la phase de construction, EMDT et les comités des pêches de Normandie et des Hauts-de-France sont dans une logique de dialogue constant », poursuit Charles-Eric Canonne.
Des compensations individuelles sont versées aux pêcheurs dont l’activité est perturbée par les opérations en mer liées au chantier. Parallèlement, EMDT va financer à partir de l’an prochain des projets collectifs en faveur de la pêche durable, à travers un fonds unique en France de 5 M€.
Un suivi environnemental inédit en France
Autre première en France à l’échelle d’un parc éolien en mer : la création en 2020 du GIS Eolien en Mer (Groupement d’Intérêt Scientifique). « C’est une mesure d’engagement imaginée par la société EMDT dès la remise de son offre en 2013, pour contribuer à développer et renforcer les connaissances scientifiques du milieu marin en y associant les acteurs du territoire tout au long de la vie du parc. »
Dotée de 8 M€, la démarche associe des universités, des établissements publics, des associations environnementales et des entreprises. « Le GIS est aussi un outil d’amélioration et de diffusion des connaissances scientifiques du milieu marin en Manche Orientale. Ses thèmes de recherche peuvent porter sur l’écosystème marin, les ressources halieutiques, les mammifères marins, l’avifaune, l’acoustique ou la qualité de l’eau. »
En veille sur les mammifères marins
D’autres mesures environnementales ont été mises en place pour maîtriser les impacts de l’installation du parc éolien sur l’environnement. « Elles consistent notamment à éviter toute pollution et à protéger les espèces vivantes. »
EMDT déploie en ce moment des actions spécifiques pour protéger les mammifères marins sensibles aux sons, notamment avec un dispositif de double rideau de bulles autour du bateau installateur, pour réduire le bruit pendant le battage ou le forage des pieux, et par une surveillance visuelle et acoustique poussée.