“ La Normandie est une terre d’énergies ”


Alors que la Normandie compte déjà parmi les régions les plus importantes d’Europe en matière de production d’énergies (gaz, pétrole, nucléaire), elle s’affiche désormais en leader des énergies renouvelables avec plusieurs grands parcs éoliens en mer et des projets dans le secteur de l’hydrolien. Le point avec Alban Verbecke, président de Normandie Energies.

Alban Verbecke Portrait
Alban Verbecke

La Normandie est une championne de la production d’énergies ! “Elle affiche un PIB par habitant le plus important au niveau national dans les domaines de l’énergie et de l’industrie”, rappelle Alban Verbecke.

Longtemps trustée par le pétrole et le nucléaire, la région diversifie aujourd’hui sa production en intégrant de plus en plus d’énergies renouvelables grâce à des projets éoliens et hydrogène, qui trouvent en Normandie un terreau favorable à leur implantation, comme le constate, en vidéo, le président de Normandie Energies.

Région n°1 pour les parcs éoliens offshore

Sur la dizaine de parcs éoliens programmés sur la façade nord de la France, la Normandie en accueillera près de la moitié avec des projets à Fécamp, Dieppe, Courseulles-sur-mer et deux au large de Barfleur.

“Le dernier appel d’offres pour le parc Centre Manche 2 sera attribué à la fin de l’année 2023. Il prévoit une puissance de production d’environ 1,5 gigawatt. Cela représente environ 1,5 million de personnes alimentées en électricité, soit la moitié de la population régionale…”, souligne Alban Verbecke.

Entre 2025 et 2031, c’est donc une capacité totale de production de 5 gigawatts qui entrera en service en Normandie grâce à l’éolien offshore. De quoi largement couvrir les besoins en électricité de la région et jusqu’à 5% de la consommation nationale.

Carte décarbonation Normandie NE0123
Carte décarbonation Normandie NE0123 ©Normandie Energies

Une filière ENR se crée

Localement, la filière s’organise pour répondre aux besoins des projets. “Les deux groupes qui ont emporté les premiers appels d’offres – EDF et ENGIE- se sont mis d’accord pour faire appel au même constructeur, Siemens Gamesa, pour la construction des éoliennes”, rappelle Alban Verbecke.

L’entreprise a implanté une usine au Havre pour la fabrication de pâles et de nacelles nécessaires aux parcs normands. Depuis 2022, celle-ci tourne à plein régime. Avec 750 salariés à bord, il s’agit du plus important projet industriel dédié aux énergies renouvelables en France. De son côté, LM Wind Power (filiale de General Electric) a aussi choisi Cherbourg-en-Cotentin pour implanter une usine de fabrication de pâles destinée à équiper le plus grand parc éolien au monde, au large des côtes anglaises. Elle embauchera à terme jusqu’à 800 personnes.

Pour la maintenance des parcs, une centaine de salariés sera aussi nécessaire sur chaque site. Au total, la filière pourrait ainsi concentrer en Normandie un tiers des emplois générés en France par l’éolien offshore, selon l’Observatoire des Énergies de la mer. “C’est toute une filière qui se crée aujourd’hui en Normandie, pour laquelle nous avons des besoins en compétences importants et ce, dans tous les domaines”, constate le président de Normandie Energie.

Pour former et recruter, la Région s’organise. Depuis 2020, elle peut compter sur son Campus des métiers et des qualifications d’excellence international des énergies (CEINE) – porté en partenariat avec l’Académie de Normandie, les industriels du secteur et Normandie Énergies – pour proposer des parcours et des formations en adéquation avec les besoins du marché de l’emploi des ENR.

Des atouts pour la production d’hydrogène

Parallèlement, la Normandie est aussi la première région à avoir adopté, dès 2018, un plan hydrogène, avec l’ambition d’accélérer la transition énergétique normande et la décarbonation de son économie.

“Coupler la production d’hydrogène avec l’installation de parcs éoliens offshore permet de stocker et de produire de l’hydrogène décarboné. Avec ses parcs éoliens en mer, la Normandie a donc une belle carte à jouer dans ce domaine”, estime Alban Verbecke. La région compte déjà plusieurs projets d’envergure, à Rouen et au Havre sur la mobilité, et à Port-Jérôme où Air Liquide prévoit la construction d’un électrolyseur de 200 MW pour la production d’hydrogène renouvelable (Air liquide Normand’hy).

C’est dans ce contexte que, le 28 avril dernier, la zone industrialo-portuaire du Havre a été désignée lauréate de l’appel à projets “Zones industrielles bas carbone“ (ZIBAC) dans le cadre de France 2030. En partenariat avec Haropa, Upside, Incase et Synerzip LH – trois associations d’industriels normands – bénéficieront de 7,3 M€ pour financer les études de faisabilité (sur 15 M€ au total) liées à la décarbonation des zones industrielles et portuaires locales. Le développement d’un réseau de capture du carbone et l’émergence de nouvelles filières ENR, dont l’hydrogène, figurent parmi les pistes explorées…

• Normandie Energies, filière d’excellence de l’efficacité et du mix énergétique normand soutient le développement économique et accompagne la transition énergétique du territoire en fédérant les acteurs normands de l’énergie. Elle fédère aujourd’hui 270 membres (entreprises, industries, écoles) autour des pôles ENR, nucléaire, pétrole & gaz, nouveaux usages.

• Kiwaï, la plateforme de financement participatif dédiée aux projets de développement durable développée par la Caisse d’Epargne Normandie contribue pleinement au développement des ENR. “Tous ces projets ont besoin de financements. Kiwaï a déjà permis d’abonder le projet de parc éolien de Fécamp à hauteur de 750 000 € et de nouvelles campagnes seront lancées pour les projets à venir, se félicite Alban Verbecke. Ce mode de financement participatif est gagnant-gagnant et permet à chacun de contribuer à la transition énergétique”.

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