Cinq grands parcs d’éoliennes en mer d’ici 2032, des perspectives pour les hydroliennes… La Normandie est devenue leader pour les Énergies Marines Renouvelables (EMR). Un « booster » pour tout le territoire, souligne Hubert Dejean de la Batie, vice-président de la Région en charge de l’énergie.
Avec 5 des 9 projets français de parcs éoliens en mer, la Normandie peut revendiquer une place centrale sur la carte des EMR en France. Après Fécamp et ses 71 éoliennes (opérationnelles en 2024), le Parc éolien en mer du Calvados (Courseulles) et Dieppe – Le Tréport ouvriront en 2025 et 2026, générant 2200 emplois directs (maintenance, fabrication, installation en mer). Et à horizon 2032, deux autres parcs, plus importants, ouvriront au large du Cotentin.
Pourquoi ces grands projets en Normandie ? Avec quel impact économique ? Hubert Dejean de la Batie, vice-président de la Région en charge de l’énergie, répond ici en vidéo.
Une région prédisposée pour les EMR
« L’ensemble des installations offshore dont la Normandie disposera en 2032 va permettre de couvrir les besoins en électricité de 4 millions de personnes », situe Hubert Dejean de la Batie. Le territoire, en effet, catalyse beaucoup de critères favorables à l’implantation des EMR. « Avec près de 640 km de linéaires côtiers et des vents forts, réguliers et longés par le puissant courant du Raz Blanchard, la Normandie dispose d’atouts naturels exceptionnels. »
La nature, mais pas que… « Avec les ports du Havre et de Cherbourg, la région dispose aussi d’infrastructures portuaires adaptées pour accueillir les industriels et la logistique de ces projets, poursuit l’élu. Elle possède par ailleurs un réseau électrique de grande capacité et un tissu industriel caractérisé par un secteur de la sous-traitance industrielle fourni. »
Un bassin économique adapté
Devenu un moteur pour l’économie régionale, l’éolien en mer n’aurait pu se concrétiser sans une volonté des acteurs locaux et un tissu de compétences. « Quand le gouvernement a souhaité développer une filière française de l’éolien offshore, la Normandie s’est rapidement positionnée. Un élan collectif a permis de mettre à disposition des installations et du foncier disponible, pour l’installation d’usines de grande envergure au Havre et à Cherbourg. »
La Normandie détient aussi historiquement des compétences en matière de production d’énergie, de sidérurgie, de chaudronnerie, d’outillage, de mécanique, de logistique et de maintenance.
Une stratégie régionale
En activant ses réseaux et dispositifs, la Région Normandie a aussi mis de l’huile dans les rouages. « D’abord, nous avons aidé à l’implantation des usines d’éoliennes au Havre et à Cherbourg, énumère Hubert Dejean de la Batie. L’action régionale s’est aussi focalisée sur les formations, sur les compétences et le pilotage d’une stratégie globale sur les EMR. D’ailleurs nous travaillons toujours sur les hydroliennes, en vue d’exploiter les courants marins du raz Blanchard. »
Pour fédérer les partenaires engagés dans les EMR, la Région a aussi créé la marque territoriale ONEM (Organisation Normandie Energies Marines).
Un projet de recherche sur l’impact des éoliennes
La Région Normandie soutient aussi le projet de recherche en mer DRACCAR, au large de Fécamp, « pour mieux comprendre les interactions entre l’éolien en mer et l’environnement, optimiser le dimensionnement des éoliennes, et co-construire un réseau d’observation pérenne des façades maritimes. »
DRACCAR est la première plateforme française de recherche en mer dédiée à l’éolien offshore, couplée à un programme de R&D innovant de 8,2 millions d’euros.
« À partir d’un ancien mât d’éolienne racheté par la Région, équipé et implanté en mer, le programme vise à mesurer les impacts de l’implantation d’éoliennes sur l’environnement, la faune, la flore, les courants. »
Les travaux se focalisent sur six thématiques : l’écosystème marin, la mégafaune marine, les ressources halieutiques, le vent, le comportement de la structure et les processus hydro-sédimentaires.