Hubert Dejean de la Batie, vice-président de la Région Normandie chargé de l’environnement, de la mer, du littoral et de l’énergie, décrypte la politique régionale en faveur des énergies renouvelables.
Quel est l’enjeu des énergies renouvelables pour la Normandie ?
Les énergies renouvelables constituent un enjeu considérable à nos yeux. La Normandie est un acteur énergétique majeur à l’échelle de la France. Et la Région veut lui maintenir ce leadership.
Pour que la Normandie de l’énergie conserve son rôle leader, il faut qu’elle propose un mix énergétique puissant. Ce mix doit permettre de développer les énergies renouvelables à côté des énergies dites classiques, hydrocarbures et nucléaire.
Compte tenu de l’impact de l’énergie sur le changement climatique, nous avons décidé de faire, progressivement et le plus rapidement possible, monter la part du renouvelable dans ce mix énergétique.
Quels sont les atouts normands sur ces nouvelles énergies, plus précisément ?
Nous avons toutes les cartes en main. D’abord, sur l’éolien offshore, la Normandie est la première région française. Il faut savoir que sur les six parcs d’éoliennes en mer lancés par l’Etat sur le territoire national, trois se situent en Normandie, au large de nos côtes. Et l’attribution d’un quatrième parc est en cours, sur un site encore à déterminer.
Mais il y a aussi la méthanisation, les hydroliennes et l’hydrogène. Des technologies émergentes, facilement adaptables en Normandie.
Sur la méthanisation et l’hydrogène, quelle est la position de la Région ?
La méthanisation, nous la soutenons fortement. Ainsi, depuis 2018, nous déployons un plan de développement dans ce domaine, d’un montant de 12 millions d’euros.
Sur la fabrication d’hydrogène renouvelable, nous sommes également ambitieux. La Normandie a été retenue dans le cadre d’un projet européen. Et la Région porte le Plan Normandie Hydrogène, qui s’élève à 15 millions d’euros sur 5 ans. Elle participe au déploiement de stations de recharge. Aujourd’hui, la Normandie compte 9 stations hydrogène au total ouvertes ou en passe de l’être très prochainement. Et nous incitons les entreprises et les collectivités à s’équiper de véhicules à hydrogène.
Cette énergie nous intéresse également car elle permet de stocker l’électricité provenant des énergies renouvelables.
Et l’exploitation d’hydroliennes en Normandie ?
Sur l’énergie hydrolienne, nous sommes confiants. Nous disposons du courant le plus fort d’Europe au Raz Blanchard, à la pointe de La Hague dans le Cotentin. Après l’arrêt de Naval Energies (filiale de Naval Group), nous sommes impliqués dans l’entité Normandie Hydroliennes, aux côtés de l’entreprise britannique Simec Atlantis Energy et du groupe local Efinor, pour le lancement d’une ferme pilote.