Actrice des transformations de la société, la Caisse d’Epargne Normandie a toujours été reconnue pour son engagement sociétal. Aujourd’hui, la transition énergétique est au cœur de ses préoccupations, sur un territoire à fort potentiel en matière d’énergies renouvelables(1). La Normandie mise notamment sur l’hydrogène vert. La Banque Normande s’est structurée pour accompagner la filière, comme l’explique Nathalie Gaquière, sa directrice de l’Ingénierie financière. Objectif : décarboner nos activités, de l’industrie à la mobilité.
La Normandie est-elle vraiment un poids lourd de l’hydrogène ?
« La Normandie, c’est un tiers de la consommation nationale d’hydrogène, 45% de la consommation industrielle (principalement en vallée de Seine). C’est la première région à avoir adopté un plan hydrogène impliquant 90 acteurs régionaux, et c’est aussi la première région en matière de mobilité électrique hydrogène.
Aujourd’hui, 90% de l’hydrogène est produite à partir de l’énergie fossile. La Caisse d’Epargne Normandie, comme tous les acteurs de la filière hydrogène, s’intéresse à l’hydrogène décarboné, ce que l’on appelle l’hydrogène vert, produite par l’électrolyse de l’eau, à partir d’électricité issue d’énergies renouvelables. »
Quelle est la légitimité de la Caisse d’Epargne Normandie pour accompagner les acteurs de la transition énergétique ?
A travers une raison d’être inscrite désormais dans ses statuts, la Caisse d’Epargne Normandie affiche ses engagements pour une croissance durable du territoire. Cela concerne non seulement ses actions en tant que banquier mais aussi celles en tant qu’entreprise.
Notre légitimité se fonde tout d’abord au niveau du Groupe BPCE qui fait de la lutte contre le réchauffement climatique un axe majeur de son action. La Caisse d’Epargne Normandie décline cette volonté dans le cadre de son plan stratégique « Croissance et Impact – Horizon 2025 ». Nous nous appuyons ainsi sur les spécialistes nationaux et internationaux du Groupe notamment Natixis et BPCE Energeco.
Avec cette dynamique de Groupe et de Caisse, parfaitement incarnée par notre président du Directoire, Bruno Goré, et déclinée dans toutes nos directions, la Caisse d’Epargne Normandie est en ordre de marche.
La direction de l’Ingénierie financière (DIF) se positionne sur l’hydrogène comme nous le faisons actuellement sur l’ensemble des ENR (éolien terrestre et offshore, méthanisation, photovoltaïque). Nous sommes présents sur l’ensemble des modèles de transition énergétique.
A noter qu’au sein de la DIF, une personne est entièrement dédiée aux énergies renouvelables (ENR). C’est un facteur de visibilité auprès des acteurs et des partenaires, une courroie avec les autres caisses et les autres banques du Groupe.
Sur quelles tailles de projets vous positionnez-vous ?
Nous pouvons répondre à des projets locaux comme à de gros projets d’envergure nationale ou internationale (plus d’un milliard). Nos outils sont adaptés aux besoins : financements participatifs 100% normands (plateforme KIWAÏ), dette structurée, fonds de dettes Caisse d’Epargne dédié aux ENR.
Notre légitimité s’est aussi construite avec l’accompagnement des financements des parcs éoliens offshore de Fécamp et Courseulles-sur-Mer.
Pour monter de telles opérations, l’Ingénierie financière mobilise des compétences spécifiques. Nous ne sommes plus dans du crédit classique. Il faut structurer une offre de financement sur-mesure. A ce titre, nous pouvons assurer l’arrangement de la dette ainsi que celui du rôle d’agent.
L’hydrogène, un marché en devenir ? Des réalisations, des projets en cours ?
L’hydrogène est effectivement un marché en devenir qui touche aujourd’hui notamment la mobilité. Mais les acteurs se concentrent aussi sur la production. A noter ainsi le projet (2025) d’usine H2V à Port Jérôme. Air liquide Normand’Hy sera la première usine mondiale de production massive d’hydrogène vert (à base d’énergie certifiée sans carbone). Elle préfigure une filière destinée à alimenter en hydrogène le bassin industriel havrais.
Notons encore à l’étude, un plateau technique de formation supérieure dédié à l’hydrogène à Saint-Jean-de-Folleville ; le navire fluvial à hydrogène H2 sur la Seine, premier automoteur de transport de marchandises à hydrogène au monde (longueur de 55m), projet du groupe havrais Sogestran ; ou les semi-remorques à hydrogène de l’entreprise Chéreau dans la Manche.
En dehors du financement des projets, comment la Caisse d’Epargne Normandie participe-t-elle à la réflexion, à l’animation du territoire sur la transition énergétique ?
Nous travaillons avec de très nombreuses structures dédiées à la transition énergétique et notamment l’hydrogène. Citons ainsi Normandie Energies et ses 240 membres, ou encore France Hydrogène et Normandie Hydrogène
Nous participons aussi à des réseaux comme Normandie ODD 2030 ou encore à la Convention des Entreprises pour le Climat.
Par ailleurs, un partenariat a été lié par le groupe BPCE avec Energy Observer, bateau 100% autonome en énergie qui produit notamment son électricité à partir d’hydrogène produit à bord à partir de l’eau de mer. C’est un véritable laboratoire de la transition énergétique.
Des participations à des salons ?
Nous avons participé en juin dernier au Havre au salon international Seanergy (énergies maritimes renouvelables). Nous étions la seule banque exposante, prouvant ainsi notre implication au quotidien sur la transition énergétique et notre travail de terrain. En rencontrant les acteurs de la filière lors de ces salons, nous échangeons et nous complétons nos connaissances notamment sur l’évolution très rapide des technologies. Notre ambition : être au cœur des évolutions et de l’ensemble des forces du territoire.
Les journées Hydrogène à Rouen
Nous sommes présents à la 9e édition des « Journées Hydrogène dans les Territoires » du 5 au 7 juillet 2022 au Parc Expo de Rouen. Pour la Caisse d’Epargne Normandie, il s’agit d’être aux côtés des élus des territoires engagés ou réfléchissant à des projets d’envergure, des acteurs industriels qui présentent leurs récents développements, réalisations et solutions hydrogène innovantes.
L’objectif de ces journées comme l’indiquent les organisateurs est « de favoriser les échanges, créer des synergies, partager les bonnes pratiques, identifier des modèles réplicables mais également les verrous qui restent encore à lever pour accélérer le déploiement et atteindre les objectifs de la Stratégie Nationale Hydrogène ».
Yvan Pavlovic, Directeur exécutif, spécialiste de la transition énergétique chez Natixis, interviendra notamment sur l’hydrogène bas carbone et sa place dans le territoire.
(1) Quatre des huit grands projets de parcs éoliens offshore français sont situés en Normandie.