« Les projets HealthTech en Normandie sont de plus en plus prometteurs »

30 Nov 2022

En 2021, 4 projets sur 10 accompagnés par Normandie Incubation sont des start-up santé. Pour son directeur Laurent Protin, la HealthTech normande bénéficie d’un environnement de plus en plus favorable, capable d’attirer aussi des projets venus d’ailleurs.

© Motortion/Adobe Stock

La place de la HealthTech augmente d’année en année partout en France. Quid de la Normandie ? « Elle pèse 40% de nos projets et touche des domaines aussi divers que le sport, le bien-être, la création d’outils pour les soignants, les dispositifs de détection de maladie, les nouveaux médicaments », situe Laurent Protin, le directeur de Normandie Incubation. « Les projets normands sont de plus en plus prometteurs, ajoute-t-il. D’ici 5 à 10 ans, on peut espérer entre 1500 et 2500 emplois créés dans ce secteur. »

Ces quatre dernières années, un écosystème favorable se structure notamment sur les pôles caennais et rouennais. « On note une forte implication des CHU et des centres anti-cancéreux, poursuit le directeur de l’incubateur normand. Plus largement, tout un environnement se met en place, avec des industriels, des investisseurs, des experts, des sites qui vont dans le même sens… ». Cette mobilisation normande autorise de nouvelles ambitions, comme il l’explique ici en vidéo.

De nouveaux besoins

Stimulée par l’émergence des technologies et des usages du digital, de la réalité virtuelle et de la robotique, « cette poussée de la HealthTech normande s’inscrit dans un contexte d’optimisation des soins, de réorganisation de la chaîne médicale, qu’il s’agisse du parcours patient, de la prise en charge des coûts et des besoins de certains territoires pour maintenir une offre de soins. »
Les start-up santé imaginent par exemple de nouvelles applications au service du quotidien du médecin, du parcours de soins et répondent ainsi aux enjeux de désertification médicale.

Le rôle clé des financeurs

Le rôle des financeurs est crucial pour porter cette croissance HealthTech. La Caisse d’Epargne Normandie contribue ainsi directement à son émergence à travers un partenariat avec Normandie Incubation depuis plusieurs années.

« Tout le monde joue son rôle et le secteur bancaire se montre de plus en plus proche des projets, confirme Laurent Protin. Les investisseurs aussi jouent un rôle clé : des business angels, mais aussi Normandie Participation ou Go Capital… Des entreprises ou des hommes d’affaires se positionnent également. »

Une audience au-delà de la région

Normandie Incubation lève entre 50 et 100 millions d’euros par an sur ces projets accompagnés. Pour atteindre ce niveau, les capitaux ne viennent pas seulement de Normandie. « Nos projets ont la capacité d’attirer des investisseurs venus d’ailleurs, comme c’est la cas récemment avec Samdoc (solutions numériques pour la prise en charge des patients), qui a séduit des investisseurs nantais. » 

Seul bémol pour Laurent Protin : « nous ne sommes pas encore un territoire « biotech ». Certes nous abritons de beaux projets, mais ils demandent plusieurs dizaines de millions d’euros avant même que les molécules soient mises sur le marché pour créer un nouveau médicament. Il faut que nous nous greffions sur des écosystèmes en dehors de la Normandie, comme nous avons réussi à le faire avec LysTherapeutics (traitements innovants pour les patients atteints de maladies neurovasculaires ou neurodégénératives). Pour ce type de projet, il faut créer un écosystème de financement qui mêle fonds publics et privés qui se spécialise dans le domaine et n’ait pas peur d’investir sur des phases à risques. »

Normandie incubation : 60 projets par an

À travers trois dispositifs (préincubation, incubation et accélération), Normandie Incubation accompagne aujourd’hui simultanément une soixantaine de projets. Avec 16 salariés, la structure née en 2000 a pris une nouvelle envergure.

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