« Les entreprises de l’excellence normande ont tout intérêt à chasser en meute »

31 Mar 2022

Reconnues jusqu’à l’international pour leur savoir-faire et la qualité de leurs produits, les entreprises de l’excellence normande ont tout intérêt à jouer collectif. C’est le credo de Luc Lesénécal, dirigeant des Tricots Saint-James et président de l’ARSEN (Association régionale de l’excellence normande).

© Aprim

A l’heure où les consommateurs sont de plus en plus attentifs aux enjeux de qualité, d’origine, et au caractère vertueux des produits, les entreprises de l’excellence normande ont tout pour séduire. Elles sont 50 aujourd’hui regroupées au sein de l’ARSEN (Association régionale de l’excellence normande), créée en 2017 avec le soutien de la Région Normandie.

« Fertilisation croisée »

« La force de notre association est d’associer des entreprises reconnues, des jeunes pousses en développement, des entreprises labellisées EPV ou pas, dans un esprit de fertilisation croisée », insiste Luc Lesénécal.

Le dirigeant des Tricots Saint-James et président de l’ARSEN, croit aux vertus collectives et aime l’idée de « chasser en meute », notamment à l’export, comme il explique dans cette interview vidéo.

Jouer collectif dans un secteur porteur

Le savoir-faire d’excellence est un secteur très porteur en France comme à l’étranger. « Le marché du « Made in France » progresse, notamment dans le secteur du luxe, qui connaît une croissance annuelle de 4 à 5% », confirme Luc Lesénécal.

Dans ce contexte, L’ARSEN fédère ses adhérents autour d’opérations régulières : petits déjeuners, salon du Made in France, Olympiades des métiers, FÊNO, films promotionnels. « Nous avons aussi mené des opérations de co-branding, soldées par des créations de produits en commun. » Tricots Saint-James et Romain Brifault ont par exemple créé ensemble une robe de mariée.

La spécificité d’une filière comme l’ARSEN est de rassembler des entreprises de toutes tailles et issues de secteurs différents. « Leur point commun est de détenir un geste parfois unique, souvent transmis d’ouvrier à ouvrier, et qui contribuent au rayonnement de la Normandie. »
En se rapprochant, elles peuvent travailler ensemble sur des thématiques d’actualité comme la RSE ou la cybersécurité.
L’export est également un axe important de travail collectif pour ces entreprises.
« Les deux-tiers de ces EPV (Entreprises du Patrimoine Vivant) exportent. Il faut savoir chasser en meute. »

Des entreprises où la transmission est essentielle. « Dans les ateliers de Tricots Saint-James, il faut compter en moyenne de 18 mois à 2 ans de formation par poste. »
Des entreprises où la transmission est essentielle. « Dans les ateliers de Tricots Saint-James, il faut compter en moyenne de 18 mois à 2 ans de formation par poste. »

« Le label EPV n’est pas un gadget ! »

Depuis sa création en 2005, le label d’Etat « EPV » (Entreprise du Patrimoine Vivant) met en lumière les entreprises qui savent concilier innovation et tradition, savoir-faire et création, patrimoine et avenir. Instruit par l’institut National des Métiers d’Art, il est rattaché au Ministère de l’Economie et des Finances. En Normandie : 60 entreprises sont labellisées EPV (4 800 emplois) dont 30% créées avant 1900 !

Pour l’obtenir ce label, il faut désormais engager une démarche RSE. « Ce label, gratuit, n’est pas un gadget, insiste Luc Lesénécal, c’est une vraie reconnaissance de l’entreprise, de ses qualités de transmission et du savoir-faire en tant que capital humain. Pour les Tricots Saint-James, par exemple, il faut compter 18 mois à 2 ans de formation par poste. »

Il est aussi un atout pour export, « notamment vers les pays asiatiques (Japon , Corée du Sud) très sensibles à la qualité du produit et à son pays d’origine. »
Le label EPV valorise également l’attention permanente à la formation interne et la stratégie commerciale. Il apporte une médiatisation et peut s’accompagner d’un régime fiscal avantageux.

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