Le robot médical de Robocath à la conquête du monde

23 Nov 2022

La « scale-up » médicale rouennaise Robocath (80 salariés) poursuit sa percée internationale. Son robot R-One a déjà réalisé plus de 300 angioplasties coronaires dans le monde. Présente en Europe, Afrique et Chine, elle vise de nouveaux champs d’applications. Le point, en vidéo, avec son fondateur, Philippe Bencteux.

Le robot médical de Robocath à la conquête du monde
© Robocath

Imaginé il y a près de 15 ans par le radiologue rouennais Philippe Bencteux, le robot R-One a fait basculer la robotique vasculaire dans une autre dimension. En quelques années, on est passé des travaux de recherche à une solution robotique complète plébiscitée par les praticiens utilisateurs. Plus de 300 opérations ont déjà été réalisées avec succès par R-One.

Il faut dire que ce robot médical dédié à l’angioplastie coronaire (pose de stents) est une révolution qui cumule les avantages. Plus précis, utilisable à distance, il protège les soignants des radiations. Bref, il séduit les professionnels, comme nous le confirme Philippe Bencteux ici en vidéo.

La solution de Robocath garantit plus de sécurité et de précision au chirurgien et à son équipe. « Confortablement assis à une station de contrôle radioprotégée, le cardiologue interventionnel manipule à distance ses instruments (guides, ballons et stents) à l’aide de joysticks. »

Plus précis et à l’abri des rayons X

Le robot protège le cardiologue en intervention des risques de cancer dus aux rayons X. « Le contrôle des instruments à distance l’éloigne du rayonnement inévitable lors de ces interventions sous imagerie médicale », poursuit Philippe Bencteux. 
« R-One protège l’opérateur et son équipe des conséquences d’une telle exposition quotidienne : cancer, cataracte et troubles musculo-squelettiques dus au port des équipements de radioprotection. »

Le système offre par ailleurs un geste médical plus sûr et plus fiable, « en particulier lors du positionnement et du déploiement du stent dans l’artère, grâce à une précision millimétrique et une fonction de verrouillage permanente des instruments lors de leur navigation dans le système vasculaire. »

Europe, Afrique, Chine…

Accompagnée par la Caisse d’Epargne Normandie dès son lancement en 2013 (prêts innovation et fonds d’investissement « Caisse d’Epargne Innovation »), Robocath connaît un développement exponentiel ces dernières années. 
Toujours basée à proximité du CHU de Rouen, la start-up est devenue « scale-up », avec 80 salariés aujourd’hui contre une quarantaine en 2020. Elle est devenue un acteur européen majeur de la robotique vasculaire, présente également en Afrique et en Chine.

Des opérations à distance

Robocath songe déjà à élargir le champ de ses solutions innovantes. À commencer par la télé-chirurgie. Début 2021, elle était la première en Europe à réaliser à distance une angioplastie coronaire robotisée, entre Caen et Rouen.
Le chirurgien pilote du robot était à plus de 100 km du modèle animal opéré. « Cette procédure inédite ouvre la voie à de nouvelles possibilités de traitement pour des patients vivant dans des zones éloignées d’un plateau technique de haut niveau. » En Europe en effet, « 40% des infarctus du myocarde ne sont pas traités par angioplastie coronaire, essentiellement en raison des temps de transport vers un centre équipé pour ce type d’interventions. »

Vers le marché chinois

Les voyants sont au vert pour voir s’accélérer la diffusion du robot R-One un peu partout dans le monde. L’équipe avance « step by step » et finalise actuellement une vaste étude clinique en Chine, incluant 149 patients. « Ce travail va nous faire franchir une étape déterminante vers la commercialisation de notre technologie en Chine », indique Lucien Goffart, directeur général de Robocath.

Cette nouvelle avancée fait suite aux résultats positifs d’une étude clinique européenne (62 patients dans 6 centres différents) achevée fin 2021, et soldée par des scores élogieux : « 100% de taux de succès clinique, 95% de taux de succès technique et 84,5% de réduction moyenne de l’exposition aux rayons X pour l’opérateur. »

Du cœur au cerveau…

Pour son fondateur Philippe Bencteux, la robotique coronaire doit mener Robocath à d’autres domaines d’intervention. Ainsi, en novembre 2021, R-One a posé un stent dans une artère carotide, dans le cadre d’une étude clinique pilotée par le CHU de Rennes. Une première étape vers le traitement de l’accident vasculaire cérébral (AVC).

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