« Le sport, dans toutes ses composantes, est un ciment pour faire société »


Impliquée dans l’élan des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, la Caisse d’Epargne Normandie cultive son lien historique avec le sport. Pour Bruno Goré, Président du Directoire, c’est le terrain d’un engagement chargé de sens, sur les champs à la fois économiques et sociétaux.

Bruno Goré, Président du Directoire de la Caisse d’Epargne Normandie.
© CEN

La perspective des prochains Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP) de Paris 2024 modifie-t-elle votre positionnement en matière de sport ?

« Disons plutôt qu’elle renforce notre implication dans le sport, à travers toutes ses dimensions. Les Caisses d’Epargne soutiennent le mouvement olympique français depuis une vingtaine d’années et plus largement leur soutien au sport est historique.

Pour nous, à la Caisse d’Epargne Normandie, soutenir le sport sur notre territoire, c’est influer sur des sujets aussi variés que la santé, l’éducation, l’inclusion, la cohésion, et bien sûr l’attractivité et l’activité économique. Nous sommes une entreprise à raison d’être, certifiée BCorp depuis 2020 pour ses engagements sociétaux. Le sport, avec son prolongement sport-santé, c’est un formidable ciment, un domaine qui fait société. »

Comment se traduit l’élan olympique en Caisse d’Epargne ?

Un seuil a été franchi avec le Partenariat Premium du groupe BPCE avec les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. La dynamique olympique irrigue toutes les Caisses d’Epargne de France. Fait marquant et très fort en symbole, c’est le Belem, bateau de la Fondation Belem Caisse d’Epargne qui ramènera la flamme olympique d’Athènes en France, avec à son bord 15 jeunes issus de quartiers prioritaires, sélectionnés dans le cadre d’un dispositif soutenu par les 15 Caisses d’Epargne françaises.

le Belem
Présent à Rouen lors de l’Armada en juin dernier, le Belem, trois-mats de la Fondation Belem Caisse d’Epargne, ramènera la flamme olympique d’Athènes en France. © Aprim

La résonance territoriale des jeux nous tient aussi à cœur et nous sommes fiers de savoir que la flamme olympique traversera la Normandie à l’été 2024 et fera étape au Mont-Saint-Michel, à Caen, au Havre et à Vernon-Giverny.

Dans le cadre du Pacte Utile et du soutien aux collectivités, nous avons aussi financé deux équipements sportifs : un terrain de basket 3×3 au Havre (Fort de Tourneville, inauguré en septembre 2023) et un terrain multisport au Moho, à Caen.

Quel est le fil conducteur de tous ces engagements ?

Notre implication dans l’élan des jeux fait écho à notre attachement à une certaine idée du sport, pas celle des « mercatos » retentissants, mais plutôt celle du sport amateur, des pratiques collectives, incarnées par des gens ordinaires, mais qui font des choses extraordinaires. A l’image des trois athlètes régionaux que nous soutenons et qui ont des ambitions olympiques : Florian Merrien para tennis de table), Margaux Bailleul (aviron) ou Kévin Campion (marche athlétique). »

Comment accompagnez-vous le développement des pratiques sportives 

« Les activités sportives gagnent du terrain, aussi nous travaillons à mieux comprendre ce qu’est l’économie du sport, notamment à travers un outil comme l’Observatoire du Sport de la BPCE, dont les études pilotées par Alain Tourdjman font référence.

Il vient d’ailleurs de publier une étude orientée vers le sport en Normandie.

Il est bon de s’interroger sur l’économie du sport, quand on voit par exemple le poids de disciplines comme le running dans le quotidien des Français, mieux connaître la place de ces activités, ses acteurs, ses lignes directrices… En travaillant à connaître les mécanismes de l’économie du sport, nous sommes en mesure de mieux faire réseau. »

Où en êtes-vous de votre implication dans l’écosystème normand du sport ?

« D’abord nous soutenons de longue date des clubs normands. Pas forcément des têtes d’affiches ou des pros, parce que nous privilégions l’idée de l’empreinte territoriale. Nous aimons les sports qui portent les valeurs historiques des Caisses d’Epargne : proximité, solidarité, vivre ensemble. Nous considérons d’abord le sport comme un vecteur de lien social. Nos ambassadeurs normands pour ces JOP ne sont pas des stars internationales. Margaux Bailleul (aviron) est étudiante en kinésithérapie, Kévin Campion (marche athlétique) est postier, Florian Merrien (para tennis de table) est ambassadeur sport-handicap au Département de la Seine-Maritime… Beaucoup de gens peuvent s’identifier à eux.

Sur un autre plan, dans le domaine du sport professionnel, vecteur de notoriété pour le territoire, nous sommes partenaires de sept clubs professionnels : les Vikings Caen Handball, les équipes féminines du HAC Handball et de l’USBD Alençon 61, la JS Cherbourg Manche Handball, l’ALM Evreux Basket Eure, la Bayard Argentan Tennis de table et le Rouen Normandie Rugby. »

Pourquoi portez-vous aussi un intérêt à l’économie du sport ?

Ce secteur coche la case « croissance durable ». Il est prometteur pour l’économie régionale. C’est pourquoi nous déclinons une série d’actions sur ce champ, en accompagnant des entreprises de la filière et des startups régionales de la sportech.

Dès 2021, dans la perspective des JOP de Paris 2024, nous avons souhaité aider les entreprises normandes à profiter des retombées olympiques, avec l’opération Entreprendre 2024.

Plus globalement, la Caisse d’Epargne accompagne de nombreux professionnels dans leur activité, à travers un éventail de solutions et une offre adaptée, qu’il s’agisse de réaliser des projets immobiliers, de renouveler du matériel ou de financer de nouveaux projets. »

Comment vous situez-vous par rapport à l’essor d’une filière « sportech » normande ? 

Le sport en tant que filière complète est un concept récent. Dans cette structuration, apparaissent de nouvelles activités, de nouvelles entreprises, des startups et de l’innovation. Pour accompagner cette vitalité, nous développons différents outils. La Caisse d’Epargne Normandie est actionnaire de la société de capital-risque Seventure, dont le fonds « Sport & Performance Capital » (80 M€) finance des entreprises qui favorisent la pratique du sport à travers des projets innovants ou à forte valeur ajoutée. 

Nous sommes aussi partenaire du dispositif Pépite Normandie, pour accompagner l’entrepreneuriat étudiant.

« Notre propre fonds d’investissement nous permet aussi d’aider des startups régionales prometteuses : Runner, qui a créé un putter intelligent pour la pratique du golf, Body Cap qui évolue dans le domaine de la santé connectée via des capsules à ingérer, et tout récemment Data Dunk, qui développe un outil de mesure en temps réel d’analyse et de gestion de la performance sportive indoor. »

Dans la même optique, nous organisons des points de rencontre, comme le 4 juillet 2023, au Centre Sportif de Normandie, avec notre journée conférence sur le thème du sport comme source d’innovation et de développement économique pour la Normandie ».

Comment valorisez-vous la dimension inclusive du sport ?

« Nous diffusons largement ce message du sport inclusif, vecteur de lien. D’où notre attachement à la reconnaissance du handisport. Cette année les assemblées générales de sociétaires Caisse d’Epargne Normandie ont projeté le film « We Are People », dans lequel intervient Michaël Jérémiasz, ex-champion de tennis fauteuil, aujourd’hui entrepreneur et consultant pour France Télévisions. Il est même venu en personne à l’AG des sociétaires de Rouen le 21 juin. Par ailleurs, notre fonds de dotation a lancé cette année un appel à projets sur l’insertion des jeunes par le sport. »

Et le sport en interne à la Caisse d’Epargne Normandie ?

« Nous débordons d’idées sur le sujet, parce que le sport est aussi un vecteur d’engagement et de qualité de vie au travail.

Dans l’élan des jeux, 18 collaborateurs seront volontaires pendant les JOP de Paris 2024. Deux autres vont participer au marathon de Paris, inscrit en 2024 dans le cadre des manifestations olympiques. Et au titre de Parrain officiel du relais de la flamme, des collaborateurs et des clients vont être sélectionnés pour porter cette flamme.

Jusqu’aux JOP de Paris 2024, nos collaborateurs pourront aller à la rencontre des trois athlètes normands que nous soutenons : ils vont marcher avec Kévin Campion, essayer l’aviron avec Margaux Bailleul, découvrir l’environnement sportif de Florian Merrien à Quevilly… Un dispositif pour vivre une expérience particulière. »

« Concernant la pratique, des compétitions sont organisées chaque année, dans toutes les Caisses d’Epargne du groupe et nous en accueillons régulièrement. L’an passé, ce fut le Trail des Rois Maudits (52 km, aux Andelys). Cette année, ce sont des compétitions nationales de golf, pendant trois jours. Pendant la semaine de la qualité de vie en entreprise, nous avons aussi organisé un défi marche avec Kévin Campion, fin juin.

On laisse aussi la place à des initiatives, y compris les plus originales. Par exemple pendant l’Armada, 2 collaborateurs, partis d’Elbeuf, ont parcouru 35 km en courant, pour rallier le Belem à Rouen.

Nous voulons favoriser la pratique, promouvoir encore mieux l’idée du sport, sans recherche de performance. Il y a là aussi un enjeu de qualité de vie et de santé au travail, mais aussi de cohésion au sein de l’entreprise. Soyez-en sûr, notre engagement dans le sport ne va pas s’arrêter quand la flamme s’éteindra, en septembre 2024. »

L'économie du sport « Le sport, dans toutes ses composantes, est un ciment pour faire société »

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