« La Normandie a sa place sur la carte mondiale de l’IA »

04 Oct 2023

A quelle vitesse se répand l’intelligence artificielle ? La Normandie a-t-elle une carte à jouer dans ce domaine ? Le Rouennais Stéphane Canu, enseignant-chercheur et expert en IA, nous fait le point sur cette révolution technologique en cours et sa dimension régionale.

« La Normandie a sa place sur la carte mondiale de l’IA »
Stéphane Canu © DR

En 2023, Chat GPT a fait prendre conscience à tous du potentiel de l’IA pour révolutionner et interroger les usages.

Mais pour Stéphane Canu, la révolution de l’IA a démarré dès 2012, « dès lors qu’une machine a su reconnaître une image ».

L’enseignant à l’INSA Rouen et chercheur au laboratoire Litis déroule le film en accéléré : « Depuis 2012, les nouvelles applications se sont multipliées. Après les images, la parole. Les voitures sont désormais des ordinateurs dotés d’un moteur et de quatre roues, de plus en plus autonomes ». L’IA se répand dans tous les domaines d’activité. « Elle aide les médecins à diagnostiquer, elle rend les téléphones capables d’interagir avec nous. Les nouvelles applications comme Chat GPT, ouvrent de nouvelles portes. »

Normandie, terre d’IA ?

Cette montée de l’intelligence artificielle se vérifie en Normandie, où un écosystème « recherche – formation – entreprises – accompagnement » s’est structuré.

« Aujourd’hui, la Normandie a sa place sur la carte mondiale de l’IA, avec les laboratoires de pointe Greyc et Litis qui travaillent ensemble dans la fédération de recherche Normastic. Les collaborations sont nombreuses, notamment autour de la santé. Des points forts aussi en enseignement supérieur, avec notamment la Graduate School MinMacs pour former des doctorants en IA. Et bien sûr un nombre grandissant de start-ups autour de l’IA ou d’entreprises qui développent ou intègrent l’IA dans leurs applications et leurs métiers. »

Des robots dans nos vies 

Et demain ? « Les applications de l’IA vont prendre une nouvelle dimension dans la robotique, avec de nouvelles manières de programmer les machines », souligne Stéphane Canu.

Le secteur de la robotique draine actuellement d’énormes investissements en vue de créer des robots capables d’assurer de plus en plus tâches à la place de l’homme. « La grande nouveauté liée à l’IA, c’est que leur programmation se fait par apprentissage. Avant on expliquait à la machine quoi faire, maintenant on lui montre comment faire. »

Les chercheurs du Toyota Research Institute (TRI) de Chicago ont ainsi développé une méthode qui accélére le temps de formation des robots. Ces robots sont capables d’effectuer plus de 60 tâches différentes : battre des œufs, éplucher des légumes, tartiner du pain… « Le robot apprend désormais les subtilités des mouvements par l’exemple. On lui montre des gestes complexes et il finit par les intégrer. »

Selon les mêmes principes d’apprentissage, la start-up israélienne Tevel Aerobotics Technologies a créé les robots cueilleurs de pomme « capables de détecter par drones les pommes mures dans l’arbre et de les cueillir. »

Ambassadeur pour le gouvernement

En plus de ses activités d’enseignant à l’INSA Rouen et de chercheur au Litis, Stéphane Canu est depuis 2020 chargé de mission IA au Ministère de la recherche et de l’enseignement supérieur. Il intervient dans le cadre de la stratégie nationale IA, qui vise à « faire de la France un champion mondial de l’intelligence artificielle. »

Une mission de promotion de la recherche en IA en France, à la fois sur le terrain national et international.

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