« Axe CEN, un nouvel accélérateur d’innovation pour la Tech normande »

11 Oct 2023

Dans une Tech normande en pleine ébullition, le bon accompagnement des porteurs de projet est un accélérateur d’innovation. Avec sa nouvelle banque d’affaires Axe CEN, la Caisse d’Epargne Normandie renforce sa capacité d’expertise et de financement vers ces acteurs. On fait le point avec Marie Peixoto, experte Tech au sein d’Axe CEN.

Marie Peixoto, banquière conseil Tech et digital, au sein d’Axe CEN © CEN

Comment résumer le rôle joué par Axe CEN dans la Tech normande ?

Marie Peixoto. « Avec la création début 2023 de la banque d’affaires Axe CEN, la volonté de la Caisse d’Epargne Normandie est de monter le curseur dans l’accompagnement des acteurs de la Tech normande, pour leurs projets d’innovation et de croissance durable.
Avec un écosystème du financement et de l’accompagnement en pleine restructuration, nous voulons faciliter l’émergence de projets d’innovation qui rejailliront sur l’attractivité régionale. On est là dans notre rôle de banque de proximité. » 

Comment définir le secteur de la Tech aujourd’hui ?

« La tech ça va bien au-delà du digital. On parle là d’un périmètre qui concerne tous les domaines couverts par Axe CEN : Santé, ESS impact, Green business et Tech. La Tech a longtemps été cantonnée au numérique, aujourd’hui ça va bien au-delà.

Les grands enjeux gouvernementaux aujourd’hui sont fléchés vers les deep tech, avec des temps de recherche assez longs et des mises en marché plus tardives. Elles touchent des secteurs comme la santé (biotech, medtech), les greentech, mais encore la Proptech (immobilier, bâtiment), la Lowtech (technologies durables). Le tout sur fond de fort développement de l’IA. »

Les thématiques environnementales ont-elles pris le lead ?

« J’observe que les questions de recyclage de déchets ou de préservation et de qualité de l’eau deviennent centrales. Nous voyons aussi en ce moment émerger des projets de véhicules rétrofités, avec moteur à hydrogène par exemple. L’agriculture aussi, avec les filières courtes, les modes de production réinterrogés… »

Comment Axe CEN intervient-elle dans les projets ?

« Axe CEN a une approche sectorielle selon ses quatre axes d’intervention : Santé, ESS impact, Green business et Tech et digital. Elle accompagne des projets de croissance durable, avec une expertise stratégique, pour un conseil sur-mesure qui réponde aux besoins des acteurs de ces secteurs.

Comme mes trois collègues banquiers conseil d’Axe CEN, j’interviens partout en Normandie, dans un rôle très transversal. Et avant tout en appui des chargés d’affaires en poste dans nos centres d’affaires Caisse d’Epargne Normandie. Ils sont déjà très tournés vers l’innovation et interviennent au quotidien auprès des entreprises. Axe CEN apporte un complément Tech à leur expertise. »

C’est donc d’abord un rôle d’appui aux chargés d’affaires Caisse d’Epargne Normandie ?

« Oui, nous les accompagnons assez tôt, pour bien comprendre les projets, sécuriser les sujets techniques, et apporter ensemble les solutions de financement ou, si besoin, réorienter le projet vers d’autres spécialistes de l’écosystème.

Concrètement, je vais aider le chargé d’affaires à bien comprendre la nature du projet, les technologies employées, la road map produit, l’écosystème du projet, les marchés adressés. Les critères ESG du projet (environnementaux, sociaux et de gouvernance) sont pris en compte dès le départ. »

Comment financez-vous un projet Tech ?

« Axe CEN ne monte pas seul un financement, mais toujours en binôme avec l’un des centres d’affaires Caisse d’Epargne Normandie.

Selon la typologie de projet, notre travail est de trouver les meilleures sources de financement. Quand je sais que nous n’irons pas seuls, je sais appeler un autre partenaire bancaire ou BPI, pour organiser un pool bancaire. On va discuter du projet, de nos capacités à investir, de décider d’une enveloppe commune.

Classiquement, le financement de ces projets passe d’abord par du prêt innovation, mais on sait activer tout un panel d’outils Caisse d’Epargne bien plus large. De l’Equity, dans le cas d’une levée de fonds ; un soutien d’experts de la BPCE, pour accompagner à l’international… Avec Néo Business, nous disposons aussi d’une offre dédiée aux start-up. Nous pouvons également sourcer des start-up de la finance ou de l’assurance qui proposent des alternatives aux financements classiques. La Caisse d’Epargne Normandie peut aussi entrer au capital de certains projets. »

Êtes-vous reconnus aujourd’hui comme financeur de l’innovation ?

« Ce qui est sûr, c’est que nous sommes dans les réseaux du financement, nous sommes intégrés aux pools bancaires qui accompagnent l’innovation et clairement identifiés comme tel. Aujourd’hui, en Normandie, peu de banques peuvent intervenir au stade early stage (première levée de fonds). Avec Axe CEN, c’est encore plus vrai aujourd’hui. »

Allez-vous au-delà du financement ?

« Oui, c’est même dans notre ADN que d’accompagner le projet, avec un regard d’expert sur beaucoup de ses aspects. On ne laisse pas un interlocuteur sans solution.
A partir du moment où nous évaluons le niveau de maturité du projet, ses points forts et ses points faibles, nous proposons aussi au porteur de l’épauler dans sa structuration, sur des questions stratégiques. On va surtout le mettre en relation avec les acteurs de l’écosystème normand pertinents. »

Votre relation avec les porteurs de projet, c’est donc du partenariat ?

« On n’est pas là pour remplacer les cabinets conseils, mais nous savons donner un avis. Personnellement, j’apporte d’abord de l’expertise projet, mais notre dimension conseil se fait toujours avec une posture bancaire.
Les projets que nous accompagnons sont des start-up, mais aussi des PME qui veulent innover et ne savent pas forcément où trouver le financement ou l’accompagnement. Elles financent souvent leur R&D sur leurs fonds propres et ne pratiquent pas la recherche collaborative. Or aujourd’hui, les acteurs et les passerelles sont là. Sur un projet data, il faut établir des connexions avec Datalab Normandie, le Litis, le Greyc par exemple. Nous sommes là pour faire matcher le projet avec tel ou tel partenaire. »

Quel rôle territorial jouez-vous à travers cet accompagnement de la Tech ?

« La Caisse d’Epargne Normandie est ici pleinement dans son rôle de banque de proximité au service de l’attractivité et de la croissance durable normande comme elle s’y est engagée dans sa raison d’être. Nous sommes une banque certifiée B Corp, et clairement identifiée comme acteur du territoire, avec un rôle complémentaire aux autres acteurs.
Avec Axe CEN, nous sommes la seule banque normande à avoir développé un tel niveau d’expertise autour de la Tech. C’est notamment le fruit du travail d’implantation réalisé par Aurélien Valet ces dernières années auprès des acteurs de la Tech normande. »

En quoi êtes-vous légitimes dans l’écosystème de la Tech normande ?

« La Caisse d’Epargne Normandie y est intégrée depuis plusieurs années. Nous sommes engagés comme partenaire dans le collectif d’entrepreneurs du numérique NWX, et nous travaillons au quotidien avec les structures d’accompagnement et de recherche. Nous sommes également acteur économique, par exemple à travers la start-up Kiwaï (financement participatif éco-responsable).
Et puis la Tech c’est d’abord de l’humain. Alors nous multiplions nos relations avec des start-up prestataires et partenaires, comme Yes We Hack (cybersécurité), Webaxys (green data center), YouSign (sécurisation données), Robocath (médecine cardiaque), YesYes (numérique reconditionné)… »

Cet écosystème, comment le décrire ?

« La Tech normande, c’est d’abord est un secteur très organisé. C’est bien sûr la French Tech Normandie, dont je suis membre du board depuis plusieurs années. Ce sont aussi les acteurs de la compétitivité, comme le Pôle TES. Les réseaux d’accompagnement : Normandie Incubation, le Réseau Entreprendre et beaucoup d’autres. On peut citer encore BPI, un acteur complémentaire au financement et à l’accompagnement, les métropoles normandes avec leurs pépinières et l’ADN (accompagnement expertise, financement, entrée au capital, valorisation des brevets)… »

Sur quels types de projets travaillez-vous par exemple en ce moment ?

« C’est très divers. C’est par exemple la recherche sur de nouvelles molécules dans la lutte contre le cancer, un projet de terrassement connecté, un projet de plateforme logistique, un autre de rétrofitage de véhicules. Tous ces projets touchent des domaines très variés, de la mobilité à l’agriculture en passant par la santé, mais c’est bel et bien de la Tech. Elle est vraiment partout aujourd’hui. »

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