À Rouen, Co-Coon Social Club réinvente l’habitat senior en mode « co-living »

28 Mai 2024

Concept de co-living senior unique en France, Co-Coon Social Club ouvre sa première résidence en juin 2024 à Maromme, près de Rouen. Les ingrédients de sa recette : des relations humaines qui prolongent la vie sociale, du troc d’activités et une accessibilité financière.

Après Maromme en juin, un deuxième Co-Coon Social Club est attendu à Rouen en 2026, rue de Lisbonne, avec 112 logements seniors mixés à du logement étudiant. © Co-Coon Social Club / DR

« Co-Coon Social Club c’est l’opportunité pour les seniors de choisir où, comment, et avec qui ils vont vieillir. »Edouard Laubies, entrepreneur tendance visionnaire, également co-fondateur de Now Coworking (4500 m2 de cowork dans 22 villes partout en France), a le sens du pitch. « Notre concept permet d’abord d’avoir le choix de son logement et avec qui on veut vieillir, tout en donnant la possibilité de continuer à avoir un rôle social. » Le promoteur rouennais Camille Zolli, associé sur le projet et initiateur du « 105 » à Rouen, a co-conçu le concept.
L’équipe de Co-Coon Social Club a imaginé ces résidences hors normes en partant du principe que « les seniors sont une richesse toujours sous-exploitée. Dans les schémas classiques on les accueille, on leur vend du service, mais on ne leur propose jamais d’interagir avec les autres. »
La marque de fabrique de Co-Coon Social Club est là : un modèle de co-living qui crée du lien humain, avec des parties communes généreuses propices aux échanges, et à des prix au mètre carré financièrement accessibles.
Le pari derrière cette approche : « retarder la perte d’autonomie, améliorer le bien vieillir ».

Edouard Laubies nous détaille le concept ici en vidéo.

Communauté de vie sur-mesure

Un « papy gâteau » féru de pâtisserie, une ex-ingénieure imbattable en informatique… À leur entrée au Co-Coon Social Club, chaque résident renseigne l’équipe sur ses compétences, ses centres d’intérêt, son parcours et ses attentes.

« Ces informations seront utiles pour nourrir la communauté de vie, précise Edouard Laubies, ceux qui veulent être utiles, faire profiter de leurs compétences, en apprendre de nouvelles, ou même participer à des activités manuelles, de cuisine ou de sport bien-être par exemple, le pourront dans le cadre de cette communauté de vie où s’organisent des activités connectées au profil et attentes de chacun. »

Un animateur de communauté est présent chaque jour dans la résidence. Il orchestre et entretient la dynamique avec les résidents. « Son rôle est de faire converger les attentes et les envies, et de bâtir une programmation adaptée aux attentes réelles des résidents. Mais attention, personne n’est obligé à rien, assure Edouard Laubies, et ceux qui souhaitent peu d’interaction avec les autres peuvent facilement préserver leur intimité. »

Après Maromme, Rouen et d’autres projets dans la région

Imaginé en 2019, le numéro 1 des Co-Coon Social Club ouvre en juin 2024 à Maromme, Square Colette Privat. Totalement commercialisé, ce premier co-living senior en France propose 125 logements au total, du T1 au T3, dont 87 en logement social, (opérés par le bailleur Quevilly Habitat) et 38 appartements privés.
D’autres projets vont suivre à moyen terme. Dès 2026, un deuxième Co-Coon Social Club est attendu à Rouen, rue de Lisbonne, avec 112 logements seniors (du T1 au T3). « La singularité de ce deuxième projet sera la brique inter-générationnelle », puisque cette deuxième résidence sera mixée à un « Moka Social Club » de 41 logements étudiants.

L’équipe de Co-coon Social Club travaille déjà sur la suite, dans la région rouennaise, où des collectivités locales se montrent très intéressées : « Bois-Guillaume, Le Mesnil-Esnard, Vernon, Barentin, Les Andelys… » Dans la foulée, comme ce fut le cas pour l’aventure Now Coworking, Co-coon Social Club espère essaimer partout en France.

Edouard Laubies, créateur de Co-Coon Social Club : « Le concept communautaire permet d’effondrer les coûts, comparé à une résidence services où les prestations alourdissent le budget ». © David Morganti

« On effondre le modèle économique classique »

L’accessibilité financière est l’autre argument de taille de projet Co-coon Social Club. « Le concept communautaire permet d’effondrer les coûts, comparé à une résidence services où les prestations alourdissent le budget et sont assez peu utilisées finalement. »
Au Co-Coon Social Club, on pratique le troc, l’échange de services, des coachs extérieurs viennent gratuitement animer des ateliers en échange de l’utilisation des salles communes à certaines heures, « et on veille les uns sur les autres gratuitement. »
Edouard Laubies annonce « des prix de loyers ou d’achat au m2 totalement alignés sur ceux du marché local pour un logement classique. Exemple : en logement social, à Maromme, un T2 peut se louer à partir de 150 € par mois, auxquels s’ajoutent 30€ mensuels pour les services. »

« Co-Coon Social Club effondre le modèle économique habituel en matière d’hébergement senior, insiste Edouard Laubies. Dans le modèle classique, très coûteux, on plaque des strates successives de prestations de service très chères, sur lesquelles il y a des marges importantes, et qui génèrent du reste à charge. »
À l’inverse, le co-living permet de maîtriser les dépenses tout en assurant un haut-niveau de service grâce à la prise en charge par la communauté d’un grand nombre de services.

Un concept accompagné par la Caisse d’Epargne Normandie

Acteur majeur de l’immobilier en Normandie, la Caisse d’Epargne Normandie suit de près le projet Co-Coon Social Club depuis plusieurs années. Elle a apporté son concours au financement de la résidence de Maromme, qui ouvrira en juin 2024. Et elle est d’ores et déjà positionnée pour accompagner le deuxième co-living senior programmé à Rouen pour 2026, qui mixera les générations avec 112 logements seniors et 41 logements pour étudiants et jeunes actifs.

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